Bank of Africa renforce son capital
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Bank of Africa renforce son capital

Bank Of Africa

Bank of Africa (BOA) annonce une importante opération de renforcement de capital. Cette démarche concerne non ses filiales cotées à la BRVM, et sa filiale togolaise, BOA Togo, détenue à 94,46 % par BOA West Africa depuis 2017. Le groupe bancaire prévoit d’émettre des actions gratuites pour répondre à ces nouvelles normes tout en consolidant sa présence sur le marché régional.

Les mesures de la BOA reste conforme aux aux nouvelles exigences de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui impose un capital minimum de 20 milliards F CFA tout en accordant un moratoire de 3 ans.

Le reste des actions est réparti entre des investisseurs privés, notamment Lassiné Diawara, homme d’affaires burkinabé et président du Conseil d’administration (5 %), Abdoulaye Seydi (0,47 %), Paul Derreumaux (0,04 %), ancien président de la BOA jusqu’en 2011, ainsi que d’autres petits actionnaires comme l’ancien PCA Paulin Laurent Cossi. Cette initiative intervient alors que la solidité financière des établissements bancaires est devenue une priorité pour les économistes de la région.

Mode opératoire de Bank Of Africa

L’opération d’augmentation de capital se déroulera par l’émission de nouvelles actions gratuites. Ce mécanisme est couramment utilisé pour renforcer les fonds propres sans diluer les actions existantes. Les actionnaires actuels recevront ainsi des actions supplémentaires en proportion de leurs participations actuelles, sans besoin de débourser des fonds supplémentaires.

De plus, les nouvelles actions seront émises par incorporation de réserves, c’est-à-dire que les filiales convertiront une partie de leurs réserves accumulées en capital. Cette démarche est cruciale pour solidifier le bilan de la banque tout en préservant sa liquidité.

Les actions nouvellement émises commenceront à porter jouissance à partir du 1er janvier 2024, permettant aux nouveaux actionnaires de bénéficier des dividendes et autres droits à partir de cette date.

Cependant, la stratégie d’augmentation de capital pour BOA Togo suscite des préoccupations. En effet, la filiale togolaise a accumulé des pertes significatives, avec un report à nouveau négatif de plus de 1,5 milliard F CFA en 2022 et des réserves presque inexistantes selon les rapports financiers examinés par Togo First (disponibles de 2015 à 2022).

Cette situation complique la faisabilité de l’opération, étant donné l’insuffisance des réserves pour soutenir une telle augmentation de capital.

La banque n’a pas encore dévoilé ses résultats nets pour 2023. Malgré une progression continue de son Produit Net Bancaire (PNB), la banque aurait besoin d’un bénéfice non distribué de plus de 4,5 milliards F CFA pour mener à bien l’opération.

Toutefois, cette augmentation de capital pour BOA Togo intervient à un moment où la banque affiche des signes de croissance robuste et de résilience. Entre 2015 et 2023, la banque a vu ses indicateurs financiers s’améliorer de manière notable.

Son PNB est passé de 2,7 milliards F CFA en 2015 à 12,8 milliards F CFA l’année dernière, montrant une croissance à deux chiffres chaque année. Le bilan total de la banque s’élève à 217,5 milliards de F CFA, contre 196 milliards de F CFA en 2022.

Sous la direction de Youssef Ibrahimi, arrivé en 2021, la banque a redressé ses profits, passant de 2 milliards F CFA en 2021 à 2 420 millions de F CFA en 2022.

Pour BOA Togo, l’augmentation de capital ne se limite pas à une simple conformité réglementaire. Elle reflète également une ambition stratégique de consolider ses positions et de devenir un acteur clé du secteur bancaire togolais.

L’année dernière, BOA Togo a lancé de vastes programmes de financement des PME, avec une enveloppe disponible de plusieurs centaines de milliards de FCFA.

Cette démarche marque également le début d’une série d’augmentations de capital pour d’autres institutions financières togolaises, qui doivent se conformer aux nouvelles normes imposées par la BCEAO.

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