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Dette énergétique : le Togo face à la menace de coupures d’électricité

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Le Togo est à un tournant délicat de sa relation énergétique avec le Nigeria. Avec une dette de 5,7 millions de dollars contractée collectivement par le Togo, le Bénin et le Niger pour le troisième trimestre de 2024, la tension monte quant à la continuité de l’approvisionnement en électricité. Ce retard de paiement soulève des inquiétudes pour la stabilité énergétique du pays, essentiel à son développement économique.

Selon le troisième rapport trimestriel de la Commission Nigériane de Régulation de l’Électricité (NERC), les six entreprises débitrices de la région ouest-africaine, dont celles opérant au Togo, ont reçu des factures totalisant 12,19 millions de dollars. Cependant, seules 6,49 millions de dollars ont été réglées.

Le Togo, quant à lui, a récemment honoré une partie de ses dettes antérieures, avec un versement de 1,33 million de dollars, mais reste en retard sur ses paiements pour la période actuelle.

Cette situation n’est pas nouvelle, mais elle prend une tournure critique, le Nigeria ayant averti de possibles coupures d’électricité si les paiements ne sont pas régularisés rapidement. Ce scénario pourrait avoir des répercussions importantes sur les activités économiques togolaises, déjà fragilisées par des défis structurels.

Une dépendance énergétique qui interroge

Le Togo, bien que doté de projets d’énergies renouvelables en développement, reste fortement dépendant des importations d’électricité, notamment du Nigeria, via des accords bilatéraux et le Système d’Échanges d’Énergie Électrique Ouest Africain (WAPP). Cette dépendance, couplée à une capacité de production nationale encore limitée, expose le pays à des risques significatifs en cas de perturbations d’approvisionnement.

Pour éviter les répercussions d’une rupture de fourniture, le Togo devra non seulement régulariser rapidement sa dette, mais également renforcer sa stratégie énergétique à long terme. Cela pourrait inclure des investissements accrus dans les énergies renouvelables et une meilleure gestion de la consommation. Des discussions régionales au sein du WAPP pourraient aussi permettre de trouver des mécanismes de soutien mutuel pour surmonter les défis financiers liés à l’intégration énergétique.

L’urgence est claire : le règlement de cette dette est crucial non seulement pour maintenir l’approvisionnement énergétique, mais aussi pour préserver la confiance du Nigeria, partenaire stratégique pour le Togo et l’Afrique de l’Ouest.