Le modèle de régulation des télécommunications mis en place par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) du Togo suscite un intérêt croissant en Afrique. Après des pays comme Madagascar, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire, c’est au tour du Burkina Faso de s’inspirer de l’expérience togolaise.
Du 24 au 27 mars 2025, une délégation de l’ARCEP Burkina Faso, conduite par son président, Pasteur Poda, a séjourné à Lomé. L’objectif principal était de s’imprégner des mécanismes et outils développés par l’ARCEP Togo pour encadrer les opérateurs télécoms et améliorer la qualité des services offerts aux consommateurs.
La régulation des télécommunications : un levier efficace
Au cœur des échanges, la régulation par la donnée, une approche permettant un suivi en temps réel des performances des opérateurs grâce à des indicateurs précis et des mesures techniques régulières. Cette méthode a conduit à des résultats significatifs au Togo.
En juin 2022, l’ARCEP Togo a infligé une amende de 2,36 milliards de FCFA à Togo Cellulaire pour manquements graves à l’obligation de disponibilité permanente des services. De même, en juillet 2024, Moov Africa Togo a été sanctionné d’une amende de 1,2 milliard de FCFA pour des infractions similaires.
Au premier semestre 2024, le chiffre d’affaires global des opérateurs télécoms au Togo a atteint 127,7 milliards de FCFA, marquant une hausse de 11% par rapport à la même période en 2023. Togo Cellulaire a enregistré une augmentation de 13,6% de son chiffre d’affaires, atteignant 71,3 milliards de FCFA, tandis que Moov Africa Togo a connu une légère hausse de 0,7%, totalisant 31,6 milliards de FCFA.
En 2024, le taux de satisfaction globale des clients des opérateurs mobiles est passé de 44% en 2023 à 51%, soit une augmentation de 7 points. Plus précisément, Moov Africa Togo a atteint un taux de satisfaction de 58%, tandis que Togo Cellulaire a enregistré 47%.
L’efficacité de cette approche positionne le Togo comme un modèle en matière de régulation des télécommunications en Afrique. Le Burkina Faso envisage d’adopter des pratiques similaires pour renforcer la qualité des services et la protection des consommateurs sur son territoire.
Cette collaboration entre les deux pays ouvre la voie à une harmonisation des pratiques de régulation dans la sous-région, visant à améliorer la connectivité et la satisfaction des usagers des services de télécommunications.