Selon un rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, les transferts financiers de la diaspora togolaise jouent un rôle crucial dans l’économie du pays. En 2023, ces envois ont représenté plus de 7 % du produit intérieur brut (PIB) du Togo.
Au total, les ressortissants africains à l’étranger ont envoyé 54 milliards de dollars à divers pays du continent cette l’an dernier.
Bien que le montant total des transferts soit resté stable au cours des deux dernières années, leur impact sur les économies africaines est notable. En effet, ces fonds envoyés par la diaspora contribuent autant, voire plus que l’aide au développement, qui a diminué ces dernières années. Les transferts représentent également 2,5 fois plus que les investissements étrangers directs sur le continent, lesquels ont également chuté.
Taux de contribution de la diaspora africaine
Parmi les pays africains, le Nigeria est le plus grand bénéficiaire de ces transferts, avec 19,5 milliards de dollars reçus en 2023. Le Ghana et le Kenya suivent avec plus de 4 milliards chacun. Le Sénégal est en quatrième position avec près de 3 milliards de dollars de transferts, suivi par la République démocratique du Congo et le Mali, qui ont chacun reçu plus d’un milliard de dollars.
Dans certains pays, comme la Gambie et les Comores, ces transferts représentent plus de 20 % de leur PIB. Au Sénégal, ils représentent plus de 9 % et plus de 7 % pour le Togo.
En 2020, les transferts financiers de la diaspora togolaise ont atteint 441 millions de dollars, selon le ministre des Affaires étrangères togolais, Robert Dussey. Ces fonds soutiennent des dizaines de milliers de familles, mais ne sont pas principalement investis dans des secteurs productifs tels que le commerce ou l’industrie, ni dans la création d’emplois. Ils sont souvent utilisés pour acheter ou construire des maisons, en vue d’un éventuel retour au pays.
Le gouvernement togolais souhaite changer cette dynamique en impliquant davantage la diaspora dans des projets structurants à long terme. L’objectif est de diriger ces fonds vers des investissements productifs qui peuvent stimuler l’économie nationale.
Cependant, le coût des transferts reste un défi. Au quatrième trimestre 2023, le coût moyen mondial pour envoyer 200 dollars était de 6,4 %, légèrement en hausse par rapport à l’année précédente, et bien au-dessus de l’objectif de 3 % fixé par les Objectifs de Développement Durable. Les transferts numériques coûtent moins cher, à 5 %, contre 7 % pour les méthodes traditionnelles, soulignant les avantages des technologies financières.
Dans ce contexte, Robert Dussey a appelé à un renforcement des partenariats entre les institutions financières africaines, les centres de recherche, les incubateurs de talents et les organisations de la diaspora. L’objectif est de réduire les coûts des transferts et d’accroître les contributions des migrants aux projets de développement dans leurs pays d’origine. En réduisant les frais de transfert, des ressources financières importantes pourraient être réorientées vers des investissements productifs et la création d’emplois, ce qui profiterait aux ménages les plus vulnérables.