Togo: Changement climatique et options de politiques publiques
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Togo: Changement climatique et options de politiques publiques

Togo
Victoire Tomegah-Dogbe, PM du Togo

Le Togo, comme de nombreux autres pays africains, fait face à des défis considérables en matière de financement pour la lutte contre le changement climatique et la promotion de la croissance verte. La mobilisation du secteur privé est essentielle pour combler le déficit de financement et atteindre les objectifs climatiques et de développement durable du pays.

Les besoins de financement du Togo pour répondre adéquatement aux changements climatiques sont estimés à 7 030 millions USD sur la période 2020-2030, soit une moyenne annuelle de 702,6 millions USD. Les coûts des pertes et dommages liés à l’adaptation sont évalués à 2,73 milliards USD, représentant 38,8 % des besoins totaux de financement. Cependant, le déficit de financement annuel est de 560 millions USD, ce qui limite la capacité du pays à renforcer sa résilience climatique et à promouvoir une croissance verte.

Contribution actuelle du secteur privé au Togo

En moyenne, entre 2019 et 2020, le montant de la finance climatique au Togo était de 126 millions USD par an. Sur ce montant, seulement 14 %, soit 17,4 millions USD, provenaient du secteur privé, selon le Climate Policy Initiative (CPI). Cette contribution reste insuffisante par rapport aux besoins globaux du pays.

Malgré sa faible contribution actuelle, le secteur privé joue un rôle crucial dans plusieurs domaines clés.

Dans le domaine énergétique, le secteur privé est engagé dans le renforcement de l’accès à l’électricité, notamment par la fourniture de kits solaires individuels. Ces initiatives permettent non seulement de réduire la dépendance aux sources d’énergie fossile, mais aussi de fournir une énergie propre et abordable aux communautés rurales et périurbaines.

La gestion durable du littoral est une autre priorité où le secteur privé est mis à contribution. La lutte contre l’érosion côtière, par exemple, est essentielle pour protéger les infrastructures, les habitations et les terres agricoles des effets dévastateurs du changement climatique. Les entreprises privées investissent dans des solutions innovantes pour stabiliser les côtes et réduire l’impact des tempêtes et de la montée du niveau de la mer.

Options de politiques publiques pour mobiliser le secteur privé

Pour augmenter la participation du secteur privé dans le financement climatique, plusieurs options de politiques publiques peuvent être envisagées.

Le gouvernement peut offrir des incitations fiscales et financières aux entreprises investissant dans des projets verts. Cela pourrait inclure des réductions d’impôts, des subventions et des prêts à faible taux d’intérêt pour les initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer la résilience climatique.

Partenariats Public-Privé (PPP)

Les partenariats public-privé peuvent jouer un rôle déterminant en combinant les ressources et l’expertise du secteur privé avec le soutien et la régulation du secteur public. Ces partenariats peuvent être particulièrement efficaces dans les grands projets d’infrastructure verte, tels que les parcs solaires, les éoliennes et les systèmes de gestion des déchets.

Le renforcement des capacités et le transfert de technologies sont essentiels pour permettre aux entreprises locales de participer activement à la transition vers une économie verte. Le gouvernement peut faciliter l’accès aux technologies avancées et fournir des formations pour développer les compétences nécessaires à la mise en œuvre de solutions climatiques innovantes.

L’établissement de régulations et de normes environnementales strictes peut encourager les entreprises à adopter des pratiques durables. Les normes peuvent couvrir divers aspects, tels que l’efficacité énergétique, la gestion des déchets et les émissions de carbone, et doivent être accompagnées de mécanismes de suivi et d’application efficaces.  

Rappelons que ces données mentionnées dans l’article sont extraites d’un rapport publié par le Groupe de la Banque Africaine de Développement.

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