Le Togo a franchi une étape clé dans la mise en œuvre de son programme de Facilité élargie de crédit (FEC) avec le Fonds monétaire international (FMI). La première revue de ce programme, achevée ce jeudi, a livré des résultats positifs. Hans Weisfeld, chef de la mission du FMI, a présenté les conclusions des travaux en présence du ministre de l’Économie et des Finances, Georges Essowè Barcola.
Selon Hans Weisfeld, le Togo a su respecter les critères de performance convenus dans le cadre de la FEC, notamment en ce qui concerne la réduction de l’inflation et la gestion prudente de la dette publique. La croissance économique pour 2024 est estimée à 6,6%, un chiffre prometteur pour un pays confronté à des défis multiples. Ce taux de croissance devrait rester stable dans une fourchette de 5,3% à 6% au cours des prochaines années. Ceci démontre la résilience de l’économie togolaise.
L’un des points saillants des réformes économiques du pays est la gestion budgétaire rigoureuse, avec un engagement à ramener le déficit à 3% d’ici 2025. Cette mesure s’inscrit dans la stratégie budgétaire à moyen terme (CBMT) adoptée par le Togo et en conformité avec ses engagements communautaires. Cette approche vise à maintenir un équilibre entre la réduction du déficit public et la nécessité de continuer à stimuler la croissance économique, un enjeu crucial pour un pays en développement.
Accent sur l’inclusion sociale et les dépenses publiques révélées
L’un des aspects notables de cette 1ère revue est la priorité accordée par le Togo aux dépenses sociales. Selon Georges Essowè Barcola, une part importante des ressources budgétaires est destinée aux programmes sociaux. Le budget de la feuille de route du gouvernement consacre ainsi 48% des 1 300 milliards de francs CFA à des initiatives de bien-être social et d’aide aux populations vulnérables.
Cette politique sociale renforcée reflète la volonté du gouvernement de créer une croissance inclusive, où les fruits de la croissance économique bénéficient à l’ensemble de la population, notamment les couches les plus défavorisées. À cet effet, le ministre a également annoncé la mise en place d’un programme d’identification des personnes vulnérables. Cet outil permettra de mieux cibler les bénéficiaires des aides sociales, rendant ainsi l’action de l’État plus efficace et en phase avec les besoins réels des citoyens.
Perspectives économiques et prochaines étapes du FMI
L’accord initial signé en décembre 2023 dans le cadre de la FEC prévoit une enveloppe de 390 millions de dollars, destinée à soutenir les priorités économiques du Togo, y compris celles liées à la sécurité et à la stabilité sociale. Si le conseil d’administration du FMI approuve les conclusions de cette première revue lors de sa réunion prévue en décembre, une nouvelle tranche de financement sera débloquée. Cela permettra au Togo de poursuivre ses réformes, en particulier dans les secteurs prioritaires comme les infrastructures et les services publics.
L’orientation budgétaire du gouvernement, qui met l’accent sur la maîtrise du déficit tout en poursuivant les réformes structurelles, est également saluée par le FMI. Hans Weisfeld a insisté sur l’importance de poursuivre cet assainissement budgétaire sans compromettre la croissance économique. Le FMI encourage ainsi le Togo à maintenir ses efforts en matière de réduction de l’endettement public tout en renforçant les filets de sécurité sociale, une stratégie qui permettra de préserver la stabilité économique à long terme.
La prochaine mission du FMI est attendue à Lomé courant mars-avril 2025 pour la deuxième revue du programme FEC. Cette mission sera une nouvelle occasion d’évaluer les progrès réalisés par le Togo dans l’application de ses réformes et d’ajuster, si nécessaire, les objectifs à venir pour maintenir la trajectoire positive de l’économie togolaise.
Le bilan de cette première revue du programme FEC montre que le Togo est sur la bonne voie en matière de réformes économiques. En conciliant rigueur budgétaire, croissance économique et inclusion sociale, le gouvernement démontre sa volonté de faire face aux défis actuels tout en se projetant vers un développement durable et équitable. Le soutien du FMI, à travers la FEC, constitue un levier crucial pour atteindre ces objectifs et assurer la stabilité économique du pays à moyen et long terme.