Le débat sur la question monétaire s’intensifie de plus en plus, et nulle part ailleurs il n’est aussi brûlant que dans la région ouest-africaine. Lors d’une conférence de presse conjointe entre Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon, cette question a été mise en lumière.
Ousmane Sonko, considéré par certains comme un fervent défenseur d’une monnaie souveraine, a pointé du doigt, devant Mélenchon, ce qu’il qualifie de « gestion monétaire irrégulière » du franc CFA.
« Nous sommes catégoriquement en faveur d’une sortie prudente de ce système, car les Banques centrales, privées de toute marge de manœuvre pour maintenir ce taux de réserve, étouffent nos économies et entravent l’activité intérieure en limitant l’émission de monnaie. Ce que nous préconisons, c’est de rendre à la monnaie ses fonctions de régulation et de soutien à l’économie en alignant l’offre de production sur les besoins d’exportation et de consommation intérieure, conformément aux politiques économiques », a exprimé Sonko dans un discours franc et sans équivoque.
Souveraineté monétaire
L’ancien inspecteur des impôts et domaines a attiré l’attention sur une réalité inquiétante : « Imaginez que les pays africains s’endettent en devises étrangères, les exposant ainsi aux caprices du marché. Cette situation doit cesser, car nous en subissons les conséquences. Le simple fait d’aborder cette question monétaire fait de nous des parias politiques en Afrique. »
Il a dénoncé le manque de liberté d’expression sur ce sujet : « Nous n’avons pas le droit de discuter de notre propre monnaie, que ce soit dans nos parlements ou sur les plateaux de télévision. Nous allons forcer ce débat et nous attendons des changements qui ne sauraient tarder », a-t-il affirmé, sous les acclamations de l’audience.
Cette intervention franche et courageuse de Sonko souligne l’urgence de repenser la politique monétaire dans la région ouest-africaine et la nécessité de donner la parole à ceux qui sont directement touchés par ses conséquences.