L’Union Togolaise de Banque (UTB) va bénéficier d’un financement de 13 milliards de Francs CFA de la part du gouvernement togolais. C’est pour permettre à cette institution bancaire entièrement sous contrôle étatique, actuellement en processus de privatisation, de sortir de ses problèmes financiers.
L’engagement du gouvernement dans cette initiative vise à pallier les difficultés financières persistantes rencontrées par l’UTB au cours de la dernière décennie. Des dispositions sont prises dans la loi de finances de l’année 2024 dans ce sens.
L’UTB représente la dernière entité bancaire du Togo à être entièrement détenue par l’État. Sa situation financière précaire découle en partie de la composition de son portefeuille de crédit.
Un portefeuille caractérisé par une exposition importante au gouvernement et aux industries du coton et du phosphate, 2 secteurs en quête de revitalisation.
De plus, la banque est confrontée à des niveaux élevés de prêts non performants, mettant en péril la viabilité de ses activités de crédit.
Cette décision d’investissement survient après une période de délibération durant laquelle le gouvernement a envisagé tantôt le renflouement de la banque, tantôt sa privatisation.
Cependant, sous l’influence du FMI, la préférence s’est tournée vers l’implication d’un investisseur externe qualifié de « référence », argumentant les risques budgétaires associés à un soutien exclusivement étatique.
En parallèle, le gouvernement togolais a récemment conclu un accord avec le FMI pour un prêt de près de 400 millions de dollars sur 42 mois, visant à stabiliser l’économie et à renforcer le secteur financier du pays.
Investir dans l’UTB, à quoi s’attendre en retour ?
Malgré les préoccupations quant à l’impact sur le déficit budgétaire, les autorités anticipent que l’investissement dans l’UTB, associé à l’acquisition des sièges des deux banques, générera des revenus à moyen et court terme.
Cependant, l’annonce de cet investissement laisse planer une certaine incertitude, notamment en ce qui concerne les négociations en cours avec les prétendants potentiels à la reprise de l’UTB.
Bien que certains candidats se soient retirés, d’autres, à l’instar de Coris Bank, demeurent engagés dans le processus.
Cet investissement dans l’UTB traduit la volonté du gouvernement togolais de renforcer le secteur financier du pays malgré les défis rencontrés.
Son succès dépendra de son exécution efficace et de sa capacité à favoriser la croissance économique tout en assurant la stabilité financière à long terme.